Dalhia s'élança dans ce long couloir, précédant ces camarades de l'école, joyeuse et riante comme tous les jours lorsqu'elle partait à la prière. Vêtue de son hijab d'un si beau rouge, elle m'appela sans se retourner:» Ne le regarde pas, Kasim, ne t'en approche pas et dépèche, tu vas encore nous mettre en retard, tu le sais bien pourtant».
Je n'ai pas voulu écouter ma grande soeur, et je suis arrêté, pour le voir et le revoir, et surtout pour ressentir ce moment ou quelque chose se réveillait dans mon esprit, un sentiment de déjà connu. Il était assis dans un coin sombre, toujours à la même place, légèrement courbé, surement apeuré, quelle étrange sensation moi qui ne lui voulait aucun mal, je l'ai effleuré de ma main sans le toucher. J'aurais voulu lui parler, mais je n'ai fait que murmurer et aucun son n'est alors sorti de ma bouche. «Alors Kasim! ! ! » J'ai couru pour rejoindre mes camarades, heureux de l'avoir eu prés de moi pendant une éternité. Nous sommes passés prés de la lumière qui nous apportait à chacun de nos passages une chaleur si réconfortante, un appel à venir la rejoindre mais Dalhia nous intimait l'ordre de rejoindre notre lieu de prière, elle nous disait que nous devions faire et refaire ce chemin qui n'avait pas été terminé. Prés de la mosquée en ruine, il y a un joli petit chemin, bordée de petites fleurs bleues, qui se termine par un cimetière, ou parmi des tombes abandonnées, il y a deux tombes en terre battue, recouvertes de sable et surmontées chacune d'une simple pierre ou l'on peut lire Dalhia, 12 ans et Kasim 8 ans. C'est ainsi que mon voyage s'est terminé. Cette guerre avait fait tant de victimes, et deux de trop, deux enfants qui, sur le chemin de la prière, sont tombés sous une bombe, une bombe de trop. J'ai pensé que ces enfants, devant ma foi, devraient reposer en paix et quelle tristesse que dans ces pays, il faille mourir pour être en paix. Vous ne me croyez pas à cette histoire, je ne suis pas là pour vous convaincre, mais admettez, un seul instant, avoir laissé planer un doute dans votre… Esprit.
Le chemin des âmes
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