Bonjour Sarah, poursuivant notre petite conversation et partant du principe que l’art se situe, procède et participe de facteurs individuels et sociopolitiques, votre galerie en est imprégnée et comme nous l’avons évoqué hier au téléphone, reflète un parcours s’inscrivant dans ses différents registres.
Ce qui donne toute la puissance à une œuvre évoque les difficultés d’un vécu, l’histoire de groupes, c’est l’interpellation de chacun; amener à se manifester et décider ensemble d’une nouvelle orientation philosophique, morale, sociale, artistique et individuelle, avant de s’épuiser dans une certaine stabilité environnementale, revenir à soi et relancer selon son parcours une nouvelle interpellation, une nouvelle intolérance, l’ambition d’un mieux et finalement sortir d’une idée de masse exploitante, convenue, complaisante et compromettante qui ne correspond pas à nos singularités créatrices.
Vous faîtes partie des personnes qui dérangent, Sarah et c’est tant mieux, qu’importe l’inconfort pourvu qu’on ait l’ivresse de sa liberté et de son authenticité. Je retrouve chez vous cette intégrité des néo-impressionnistes aux couleurs éclatantes et des expressionnistes dans le dérangement provoqué du traitement des graphismes, le tout, arrondi d’une touche d’impressionnisme qui ne fut pas sans dénoncer l’empire et son orientation artistique.
Je vous avouerai, cependant que certains sujets me rappellent une période de confusion spatiale qui n’est pas sans me renvoyer à d’autres illustres artistes évoqués hier. Quoi qu’il en soit vous offrez une galerie dont on ne peut rester indifférent, en mal ou en bien, et c’est bien là l’essentiel.
Bien amicalement, Mohamed